Bibliographies

Estienne, Henri II (1528?-1598)

*Imprimeur, érudit et lexicographe français, fils de Robert Ier Estienne, Henri II apprit le grec dès l'enfance et consacra toute sa vie aux études helléniques. "Il s'imposa la tâche de faire pour celles-ci ce que son père avait fait pour les lettres latines" [H. Lamirault et Cie, éditeurs, "Grande Encyclopédie". Paris, 1886, vol. 16, p.412.]. Dès 1547, sa passion pour la littérature grecque le conduit en Italie à la recherche de manuscrits grecs. En 1554, il publie à Paris la première édition d'Anacréon et se livre à la traduction en latin des "Odes". L'année suivante, il publie à Venise une traduction de Théocrite et traduit en 1562 des œuvres du philosophe et médecin Sextus Empiricus et en 1568 une version des "Psaumes". En 1557, il installe à Genève sa propre imprimerie. L'activité y est soutenue: "Pendant quarante ans [...], Henri Estienne édita environ cent soixante-dix ouvrages en diverses langues. La littérature grecque y tient la première place par le nombre et l'importance des éditions. Il donna une quantité de textes inédits, en améliora d'autres, y ajouta souvent d'excellentes traductions en latin, des commentaires très érudits, et veilla scrupuleusement à la correction typographique" ["Ibid." p.413.]. ** Comme son père, Henri II Estienne n'est pas seulement un imprimeur. Il est aussi un auteur prolifique. Son "Thesaurus graecae linguae" (1572) constitue une œuvre de référence et est le pendant de ce que son père avait réalisé avec le "Thesaurus linguae latinae". En français, Estienne rédigea en autres le "Traicté de la conformité du langage françois avec le grec" (1565) et "La Précellence du langage françois" (1579). Notons aussi que comme Robert Ier, il n'hésite pas à utiliser l'écriture pour exprimer ses idées politiques ou religieuses. Ainsi, les ouvrages intitulés, "Introduction au traité de la conformité des merveilles anciennes avec les modernes" connu sous le nom d'"Apologie pour Hérodote" (1566) et "Deux Dialogues du nouveau langage françois italianizé" (1578), lui causèrent quelques ennuis auprès du conseil de Genève. Le premier est "[un] tableau vivant de la société de son époque et surtout [une] satire virulente contre les mœurs du clergé" tandis que le second, "écrit en vers, [est] dirigé contre la cour de Catherine de Médicis et l'influence de ses courtisans" ["Ibid."]. ** Après un séjour à la cour de Henri III à la fin des années 1570, Estienne retourne à Genève où il se voit condamné à la prison avant que n'intervienne le roi de France. À partir de 1585, il voyage souvent en Allemagne et en France où il meurt en 1598.