Bibliographies
Arnauld d'Andilly, Robert (1588-1674)
*Fils aîné de l'avocat Arnauld et frère d'Antoine, le "grand Arnauld", Robert ne fit pas à la cour de France la carrière politique qu'il espérait (il fut cependant secrétaire du surintendant des finances, puis intendant général de la maison de Gaston d'Orléans, et on parla de le nommer précepteur de Louis XIV). En 1620, il se lia avec l'abbé de Saint-Cyran, qui allait prendre, sur toute la famille Arnauld, une influence décisive. La mort de sa femme, en 1637, puis l'emprisonnement à Vincennes de l'abbé de Saint-Cyran, en 1638, déterminèrent chez Arnauld d'Andilly "un mal sans remède sur la terre". Ses aspirations vers la solitude prirent corps peu a peu et Robert se retira en 1645 à Port-Royal-des-Champs, où il consacra de longues heures aux travaux intellectuels. ** On lui doit un grand nombre de traductions, dont il travaillait beaucoup le style et la langue, mais en visant plus à l'agrément qu'à l'exactitude: citons le "Discours sur la réformation de l'homme", par Jansénius (1644), "Les Confessions de saint Augustin" (2e éd., 1649), "Les Vies des saints Pères des déserts" (1647-1653), l'"Histoire des Juifs" de Flavius Josèphe (1667-1668) et les "Œuvres" de sainte Thérèse d'Avila (1670). Sa traduction de saint Augustin eut un grand succès et se réimprima encore au XIXe siècle. Arnauld d'Andilly publia aussi des "Stances pour Jésus-Christ" (1er éd.: 1628), où il tente de créer une poésie purement chrétienne, en dédaignant tous les ornements empruntés à la fable, les "Lettres chrétiennes et spirituelles" de l'abbé de Saint-Cyran (1645-1647) ainsi qu'un recueil de ses propres "Lettres". La mort le surprit alors qu'il se disposait à donner, sous le titre "Histoire de l'Ancien Testament", un abrégé des livres de la Bible à l'usage des fidèles. (Source: Jean-Claude Polet (dir.), "Patrimoine littéraire européen", De Boeck Université, 1992)