Bibliographies
Chénier, Marie-Joseph (1764-1811)
*Né à Istanbul, fils d'un diplomate français et frère d'André Chénier, Marie-Joseph Chénier fit ses études au collège de Navarre, à Paris, et présenta très jeune des comédies et des tragédies. En 1789, sa pièce "Charles IX", qui traite de l'alliance des prêtres et des tyrans, est l'objet d'une bataille politique et littéraire. Devenu le poète officiel de la Révolution, il est élu à la Convention, participe avec David et Méhul à l'organisation des grandes fêtes républicaines et compose des hymnes pour les principaux événements publics. Après le coup d'État de Brumaire, il est d'abord séduit par Bonaparte, mais l'évolution du Consulat vers l'Empire ne lui fait pas renier ses convictions républicaines. Il se retire dans une retraite critique, rend hommage à son maître dans l'"Épître à Voltaire" (1806) et répond à ses ennemis qui le rendent responsable de la mort de son frère dans le discours en vers "Sur la calomnie". Il compose encore plusieurs pièces qui attaquent le pouvoir arbitraire, mais elles ne sont pas représentées. En 1808, devant l'Académie, il dresse un "Tableau de la littérature française depuis 1789" où il défend les principes classiques. A sa mort, il est cependant rapidement oublié au profit de Chateaubriand, qui représentait l'antithèse de ses opinions politiques et esthétiques. Marie-Joseph Chénier avait donné des traductions en vers d'Horace ("Art poétique"), de Lucrèce, de Virgile et de Gray ("Le Cimetière de campagne"), des traductions en prose d'Aristote (la "Poétique") et de Salluste, ainsi qu'une imitation en vers de la comédie "Nathan le Sage" de Lessing. (Source: Jean-Claude Polet (dir.), "Patrimoine littéraire européen", De Boeck Université, 1997)