Bibliographies
Saint-Hilaire, Jules Barthélemy (1805-1895)
*Né à Paris, Jules Barthélemy Saint-Hilaire est d'abord attaché au ministère des Finances et, en 1826, rédacteur au Globe. En juillet 1830, il signe la pétition des journalistes qui provoque les trois Glorieuses et la chute du dernier Bourbon. Sous Louis-Philippe, il collabore au "Constitutionnel", au "Courrier français" et au "National". En 1840, Barthélemy est chef de cabinet de Victor Cousin au ministère de l'Instruction publique. Il prend part à la Révolution de 1848 parmi les modérés, et dirige le secrétariat du gouvernement provisoire. Député de la Deuxième République, il se retire de la vie politique après le 2 décembre 1851, et ne reparaît qu'à la fin du Second Empire. Son amitié avec Adolphe Thiers, dont il fut à partir de 1869 le collaborateur de tous les instants, lui permet alors de jouer un rôle important. ** Membre de l'Académie des Sciences morales et politiques, professeur au Collège de France de 1838 à 1851, Barthélemy Saint-Hilaire fit aussi une brillante carrière de savant. Initié de bonne heure au sanscrit par Eugène Burnouf, à la philosophie par Cousin, en possession de la langue grecque, Barthélemy Saint-Hilaire avait dès 1832 formé le dessein de donner une traduction complète d'Aristote en français, comme Cousin l'avait fait de Platon. Cette traduction, accompagnée de "notes perpétuelles", commença à paraître en 1837 ("La Politique") et ne s'acheva que cinquante-cinq ans plus tard avec "Les Problèmes" (1891) et un volume de "Table alphabétique des matières" (1892). ** Parmi les œuvres d'Aristote traduites par Barthélemy, plusieurs se trouvaient mises pour la première fois en français: ainsi "La Logique" (1839-1844) ou "La Psychologie" (1846-1847). On doit aussi à Barthélemy Saint-Hilaire une traduction des "Pensées" de Marc-Aurèle et de nombreux ouvrages sur le bouddhisme et les religions orientales. (Source: Jean-Claude Polet (dir.), "Patrimoine littéraire européen", De Boeck Université, 1992)