Bibliographies
Venture de Paradis, Jean-Michel de (1742-1799)
*Orientaliste et diplomate, né à Marseille et mort à Saint-Jean-d'Acre. Il commença ses études au collège Louis-le-Grand, passa ensuite à l'école des langues, et s'assimila si bien les langues arabe et turque, qu'il fut choisi pour remplir les fonctions de drogman à Constantinople, en Syrie, en Égypte, à Tunis et à Alger. En 1788, il fut envoyé dans cette dernière ville pour y terminer le différend existant entre cette régence et la France, et parvint, après seize mois de négociations, à renouveler les anciens traités. La Porte ayant refusé, en 1793, de recevoir M. de Sémonville, notre ambassadeur, il représenta les intérêts de la République à Constantinople jusqu'en 1795, seconda alors un nouvel envoyé, Verninbac de Saint-Maur, puis revint à Paris pour y occuper la chaire de langue turque, à laquelle il avait été nommé. Lorsque Bonaparte entreprit l'expédition d'Égypte (1798), il emmena Venture de Paradis comme premier interprète de l'armée. La connaissance profonde qu'il avait des langues, des moeurs et des usages de l'Orient lui permit de donner d'utiles conseils au général en chef. Attaqué de la dyssenterie au siège de Saint-Jean-d'Acre, il succomba pendant la retraite de l'armée. Venture a laissé d'importants manuscrits qui ont été déposés à la Bibliothèque nationale. Nous citerons ceux qui sont relatifs à l'Algérie: "Grammaire berbère et française"; "Dictionnaire berbère et français"; "Gazavat Aroudj uvé Khaïr Eddin" (Histoire des deux Barberousse), traduit de l'arabe; des "Notes chronologiques sur Alger".