Bibliographies
Chapelain, Jean (1595-1674)
*Poète et critique français. Fils de notaire, Chapelain devint précepteur des enfants puis administrateur des biens du marquis de la Trousse, grand prévôt de France, chez qui il demeura dix-sept ans, avant de devenir "conseiller du roi [Louis XIII] en ses Conseils"; son âge et ses infirmités lui firent refuser la place de précepteur du Dauphin mais il fut en grande faveur auprès de Richelieu et de Mazarin. **Maîtrisant parfaitement le latin, l'italien et l'espagnol, il traduisit "Don Guzman d'Alfarache" et la préface qu'il rédigea pour l'"Adone" de Marini, publié en France en 1623, l'imposa comme critique littéraire, et "tous les beaux esprits, Balzac à leur tête, le reconnurent pour leur juge." (d'Olivet). Ce disciple de Malherbe, ami de Conrart et habitué de l'hôtel de Rambouillet et du salon de Mlle de Scudéry, fut l'ami et le confident de tous les savants de son temps, et certains érudits ont émis l'hypothèse qu'il aurait pu servir de modèle à Molière pour le personnage de Philinte dans "le Misanthrope" - comme le duc de Montausier l'aurait été pour celui d'Alceste. **En 1634, il entra à l'Académie française, dont il fut l'un des premiers membres. Son rôle y fut très important: non seulement il rédigea le plan de ses travaux et celui de son "Dictionnaire", mais il joua un rôle capital dans l'établissement des règles de la doctrine classique ("De la poésie représentative", 1635; "les Sentiments de l'Académie sur 'le Cid'", 1638); en particulier, ce fut lui qui, dans une conférence sur le théâtre prononcée devant le cardinal de Richelieu, posa la règle des trois unités de temps, de lieu et d'action. Dans la querelle des anciens et des modernes, il fut du parti de ces derniers. **Il fut cependant critiqué par Boileau, et son poème épique, "la Pucelle ou la France délivrée" (1656), fut l'une des cibles sur lesquelles Boileau exerça hardiment sa verve satirique; l'insuccès rencontré par cette œuvre atteignit d'ailleurs le prestige de Chapelain et, sur les vingt-quatre chants composant le poème, douze seulement furent imprimés. Colbert lui demanda, en 1662, une liste raisonnée des savants français et étrangers susceptibles de recevoir des gratifications de Louis XIV. Chapelain dressa cette liste avec une grande impartialité et un esprit critique très éclairé.**(Source: fr.encyclopedia.yahoo.com/articles/c/c0003415_p0.html)