Bibliographies

North, Thomas (1535-1601)

*Sir Thomas North est né vers l'année 1535, deuxième fils d'Edward Lord North et d'Alice Squyer. Son père était un homme de loi et un politicien doué qui a réussi à rester en grande faveur pendant les changements rapides de règne, d'Henry VII à Edward VI. Son propre titre de chevalier est un véritable anachronisme au regard de sa carrière littéraire. Il lui a été accordé tardivement et n'a été retenu que lorsque la renommée de North était établie depuis longtemps et que son travail dans ce monde était pratiquement terminé.
** On pense qu'il est entré à Peterhouse, à Cambridge, fondation dont son père était un bienfaiteur. A l'âge de vingt-deux ans, il rédigea une épître dédicatoire à la reine Mary qui préfixait sa traduction de "The Diall of Princes". North a traduit, en français, l'original espagnol qui était un livre d'anecdotes et de disquisitions morales pour l'édification des princes. Cette version fictive des mémoires de l'empereur Marc-Aurèle a attiré North pour son plaidoyer en faveur de la modération et de la modestie en politique et dans le comportement et pour la tolérance en matière de religion. En mettant un tel ouvrage à la disposition de ses compatriotes, North espérait sincèrement aider son pays à bien se gouverner. À cette époque, l'état de la langue anglaise était incertain, mais North était doué d'un fort instinct naturel pour écrire en prose. La franchise de son langage, la force brute de sa narration et un usage sans affectation et sans prétention des termes contemporains faisaient de lui un traducteur étonnant capable d'intéresser son lecteur. En 1570, treize ans après "The Diall", il réalise une seconde traduction, "The Morall Philosophie of Doni". Cette traduction était un rendu d'une version florentine des "Fables de Bidpai". Cette fois, North a travaillé directement à partir de la version italienne, donnant ainsi une nouvelle preuve de ses compétences linguistiques. Son choix était à nouveau dominé par un but civique, et le livre, de même nature que le précédent, était un ouvrage de caractère moral se rapportant à la science du gouvernement.
** North s'était marié deux fois ; sa première femme était Elisabeth, fille de Jeffrey Colvile, de Newton dans l'île d'Ely. Sa seconde épouse, Judith Vesey, était originaire d'Isleham, également dans le Cambridgeshire. Bien qu'il ait reçu de l'argent du testament de son père et un bail d'une maison et d'articles ménagers de son frère, North semble avoir toujours été dans le besoin. Pendant les jours critiques de l'Armada, il était capitaine de trois cents hommes dans l'île d'Ely, et il semble avoir porté une grande réputation de vaillance.
** En 1574, il accompagne son frère aîné Roger dans une mission spéciale à la cour d'Henri III de France. La visite en France à cette époque était de la plus haute importance puisque Jacques Amyot avait terminé sa longue entreprise des "Les vies de Plutarque" en 1559 et ses "Oeuvres morales" en 1572. En raison de la similitude de leurs intérêts, il semble inévitable que les deux se soient rencontrés. L'importance d'Amyot pour North était immense puisqu'il lui donnait un appui certain sur lequel s'appuyer avec son style impeccable, et le libérait de la nécessité ardue de travailler le sens, lui permettant ainsi de consacrer son énergie au développement de son style. En 1579, "Les Vies de Plutarque" paraissent avec une dédicace à la reine Elizabeth. Cette œuvre était la troisième et dernière œuvre de North, et à tous égards sa meilleure. C'est son meilleur ouvrage, tant par son contenu que par sa manière, et le style propre à North atteint ici sa pleine excellence. Ce livre offre une vision de la Grèce et de Rome qui a frappé l'imagination de l'Europe pendant des siècles.
** En 1591, il a été fait chevalier et a ensuite été juge de paix au sein de la commission de paix du comté. Douze ans plus tard, la troisième édition de "Vies" sort, mais on pense qu'il est mort avant cette année-là.
** Bien qu'il ait mené une vie très distinguée, Thomas North était un homme réservé et sans prétention. Sa vigueur et son éloquence implicites ne sont apparentes que dans ses écrits. Son œuvre reflète sa personnalité directe et modeste, ainsi que l'objectif civique authentique et dévoué qui était le principe directeur de sa vie. Le patriotisme était l'objet de sa vie et l'œuvre de sa vie. Tout au long de sa vie, ces idéaux l'ont incité à servir sa reine et son pays de manière inconditionnelle et au mieux de ses capacités.

Traduit de l'anglais (V.O.)