Bibliographies
Massignon, Louis (1883-1962)
*Né à Nogent-sur-Marne, Louis Massignon entre au lycée Louis-le-Grand, à Paris, où il rencontre en 1896 Henri Maspero. Entre des études de philosophie et de mathématiques, il s’entretient, en 1900, à l’abbaye bénédictine de Ligugé, avec J.-K. Huysmans et part, l’année suivante, pour l’Algérie. Il participe, en 1905, au Congrès des orientalistes à Alger. Après avoir présenté (1904) son diplôme d’études supérieures sur le Maroc d’après Léon l’Africain, il fait, en 1906, un voyage dans ce pays et est nommé membre de l’Institut français d’archéologie orientale du Caire. Au cours d’une mission en Mésopotamie, il vit, sur le Tigre, le 3 mai 1908, une expérience à laquelle il référera toujours son évolution spirituelle, sans qu’elle ait été véritablement explicitée jusqu’ici. Il poursuit des recherches sur le mystique musulman al-Halladj à Constantinople, puis au Caire, où il étudie à l’Azhar et devient professeur à la nouvelle Université (1912-1913). Après son mariage, en 1914, il est mobilisé dans l’armée d’Orient où il occupe, de 1917 à 1919, le poste d’officier adjoint auprès du haut-commissaire de France en Palestine et en Syrie. ** Directeur, à la fin de la guerre, de la Revue du monde musulman et professeur suppléant au Collège de France, Massignon y est nommé titulaire en 1926 et fonde la Revue des études islamiques; devenu directeur à l’école pratique des hautes études en 1933, il est reçu membre de l’Académie arabe au Caire dont il suit annuellement les sessions jusqu’en 1960. Il fonde en 1934 la Badaliya à Damiette. En 1947, président de l’Institut d’études iraniennes et fondateur du comité chrétien d’entente France-Islam, il prend part à la mission française auprès des réfugiés palestiniens, inaugurant une série de voyages qu’il renouvellera chaque année auprès de ceux-ci. Les démarches de Massignon se multiplient alors, notamment avec la création du comité France-Maghreb en 1953, avec le jeûne de la Badaliya le 21 août à l’occasion de l’exil de Mohammed V, jeûne auquel il s’astreindra désormais chaque mois. Président, en 1954, du Comité pour l’amnistie aux condamnés d’outre-mer et de l’association des Amis de Gandhi, il se rend à Madagascar pour visiter les condamnés politiques et le souverain marocain, faisant halte au retour à Namugongo, lieu de pèlerinage des martyrs de l’Ouganda. Massignon s’éteint à Paris à l’âge de soixante-dix-neuf ans. (Reproduit de Camélia Sobhi, "Bibliographie des ouvrages traduits de l’arabe vers le français", Le Caire, Imprimerie de la Bibliothèque et archives nationales d’Égypte, 2003. Ouvrage sur cette archive.)