Bibliographies
Malherbe, François de (1555-1628)
*Né à Caen, sans fortune mais avide de gloire, François de Malherbe entre en 1576 au service de Henri d'Angoulême, gouverneur de la Provence. A la mort de son protecteur, Malherbe retourne dans sa ville natale et y réside de 1586 à 1595, composant des poésies assez impersonnelles. Revenu en Provence de 1595 à 1598, il s'élève au grand lyrisme patriotique avec des odes en l'honneur d'Henri IV. Recommandé au roi, Malherbe devint en 1605, à 50 ans, poète de cour. Faisant figure de chef d'école, il reçoit de jeunes poètes et leur recommande, dans l'expression, une discipline rigoureuse alors toute nouvelle et qui prend le contre-pied de l'esthétique baroque. ** Clarté, logique, compréhension, raison, dignité sont les éléments de sa doctrine, laquelle énonce qu'on ne peut atteindre à une valeur d'art durable que par le travail assidu du style, travail de dépouillement visant à la précision, à l'harmonie, au rythme. Paralysé peut-être par l'excès même des disciplines qu'il imposait à sa plume, Malherbe produisit de moins en moins à la fin de sa vie. Il ne réunit jamais en volume ses œuvres poétiques, dont le recueil complet ne parut qu'en 1630. C'est Guillaume du Vair qui conseilla au poète de traduire Sénèque ("Les Epistres", 1637; Des bienfaits, 1642) et Tite-Live ("Le XXXIIIe Livre de Tite-Live", 1621), avec le souci d'adapter le texte français aux bienséances et au goût du temps, et de contribuer au progrès de la prose française. En 1658 parut un recueil des Œuvres de Sénèque où se trouvaient réunies les traductions de Malherbe et de Pierre du Ryer. (Source: Jean-Claude Polet (dir.), "Patrimoine littéraire européen", De Boeck Université, 1992)