Bibliographies
Urquhart, Sir Thomas (1611-1660)
*Urquhart rapporte qu'il est né, héritier des domaines de Cromarty, cinq ans après le mariage de son père avec Christian Elphinston. Cela suggère que 1611 est l'année où l'un des écrivains écossais les plus excentriques et humoristiques a commencé sa vie mouvementée. À l'âge de onze ans, il s'inscrit à l'université d'Aberdeen. C'est de cette époque que datent son enthousiasme pour les livres sur toutes sortes de sujets et son amour permanent pour les mots. Les voyages à l'étranger ont suivi, le "tour d'Europe" étant une manière établie de compléter l'éducation d'un noble du XVIIe siècle. **Chez lui, une situation domestique et une situation nationale lui compliquent la vie. Son père gère les domaines de façon désastreuse, ce qui entraîne des dettes et d'amères disputes familiales. Thomas, anobli par Charles Ier en 1641, s'opposa constamment au Commonwealth et fut effectivement emprisonné après la bataille de Worcester en 1651. Sa libération éventuelle a peut-être été conditionnée par son séjour à l'étranger. En effet, il s'est installé en Europe et a vécu quelque temps aux Pays-Bas. La délicieuse histoire selon laquelle il y serait mort d'une crise de rire en apprenant la restauration de Charles II en 1660 est peut-être apocryphe, mais il est bien mort à cette époque et cela correspond à son caractère connu. ** La vie et la littérature se mêlent assez étroitement dans le cas d'Urquhart. Son excentricité et son amour des mots ont donné lieu à un certain nombre d'œuvres pleines d'esprit, mais tellement remplies de monnaies urquhartiennes, qu'elles courent le danger de devenir linguistiquement impénétrables. Il s'agit notamment de son discours mathématique, "Trissotetras", publié pour la première fois en 1645, et de son projet de langue universelle "Logopandecteision", paru en 1653. ** Son titre de gloire littéraire principal repose sur deux œuvres. Son "Gargantua et Pantagruel" (1653 ; 1693), une traduction racée des trois premiers livres du chef-d'œuvre comique de Rabelais s'inscrit dans une longue lignée de traductions écossaises créatives de la littérature européenne. Urquhart choisit intelligemment de surpasser sa source en matière d'exubérance et possède à la fois le vocabulaire et l'imagination pour atteindre cet objectif. Sa Romance, "Ekskybalauron" ou "Le Joyau" (1652), par contre, est la première - très tardive - œuvre de prose imaginative composée par un Écossais. (http://www.slainte.org.uk/scotauth/urquhdsw.htm) **[La traduction classique de Rabelais est celle de Sir Thomas Urquhart (livres I-II, 1653, livre III, 1693) ; les livres IV et V ont été traduits par Pierre Motteux. W. F. Smith a fait une traduction des cinq livres, avec d'autres écrits (1893, nouvelle édition 1934). Parmi les traductions plus récentes, citons celles de J. M. Cohen (1955) et de Jacques Le Clercq (1936, rééd. 1963). Voir les biographies de Jean Plattard (1931, rééd. 1969) et Arthur Tilley (1907, rééd. 1970) ; les études de A. J. Krailsheimer (1963) et Dorothy G. Coleman (1971). *http://www.slider.com/enc/44000/Rabelais_Francois_Bibliography.htm]
Traduit de l'anglais (V.O.)