Bibliographies
Ablancourt, Nicolas Perrot d' (1606-1664)
*Originaire d'une famille protestante de Châlons-sur-Marne, Nicolas Perrot d'Ablancourt abjura vers 1626. Il était alors avocat au Parlement de Paris, mais peu assidu au Palais. Vers l'âge de 25 ans, alors qu'il était en passe d'obtenir une abbaye, il fut pris de scrupules, revint au protestantisme et voyagea en Hollande, puis en Angleterre. Rentré à Paris en 1636, nommé membre de l'Académie française l'année suivante, il partagea son temps entre l'étude et le monde, où l'on admirait l'étendue de son érudition. Ses seuls ouvrages originaux sont des préfaces, Perrot s'étant consacré presque entièrement à la traduction d'écrivains de l'Antiquité: Arrien, Lucien de Samosate, Plutarque, Thucydide, Xénophon, César, Cicéron, Frontin, Minucius Félix, Tacite, entre autres. **On doit à Perrot moins des traductions que des transpositions: il prétend rendre les auteurs anciens tels qu'ils auraient été s'ils avaient vécu au XVIIe siècle, recherche les qualités qui plaisent aux "honnêtes gens" de son époque et ne craint pas d'ajouter, de modifier ou même de supprimer ce que ses contemporains ne sauraient admettre. L'expression de belle infidèle fut d'ailleurs employée pour la première fois, par Ménage, à propos de Perrot d'Ablancourt. - Boileau voyait en Perrot un des meilleurs écrivains du siècle. (Source: Jean-Claude Polet (dir.), "Patrimoine littéraire européen", De Boeck Université, 1992). [Voir le module "Portraits"].