Bibliographies
Diderot, Denis (1713-1784)
*Né à Langres, fils d'un maître coutelier, Denis Diderot est d'abord destiné à reprendre la charge de chanoine occupée par son oncle, mais il refuse d'entrer dans les ordres et s'enfuit à Paris, où il mène une vie de bohème littéraire. L'ancien élève des jésuites s'intègre dans le courant philosophique et sa pensée s'achemine vers le matérialisme et l'athéisme. Il publie en 1746 les "Pensées philosophiques", qui sont brûlées, puis en 1749 la "Lettre sur les aveugles à l'usage de ceux qui voient", qui vaut à l'auteur d'être incarcéré à Vincennes. Le libraire Le Breton réussit à le faire libérer et Diderot peut alors se consacrer au chantier immense de l'"Encyclopédie", dont le "Prospectus", en 1750, s'apparente à un acte de foi dans le progrès des connaissances. Résistant aux orages qui mirent plusieurs fois à mal l'entreprise (notamment les scandales provoqués par la thèse de l'abbé de Prades, puis par l'article sur la ville de Genève), et grâce aussi au soutien de quelques hauts personnages de l'État, Diderot mène le navire de l'"Encyclopédie" à bon port. ** Par l'intermédiaire de M. Grimm, il entre en contact avec la Cour de Russie; Catherine II lui achète sa bibliothèque en 1765, l'associe en 1767 à l'Académie de Saint-Pétersbourg et enfin l'invite à Saint-Pétersbourg, où il travaille aux projets de réforme de la tsarine. Une part essentielle de l'œuvre de Diderot est restée inconnue de ses contemporains: "La Religieuse", "Jacques le Fataliste", "Le Rêve de d'Alembert" et "Le Neveu de Rameau" parurent après la mort du philosophe. Enfin, Diderot s'est illustré aussi dans la critique d'art, la critique dramatique et le théâtre ("Le Fils naturel", 1757; "Le Père de famille", 1758). A noter encore qu'il est l'auteur de la traduction de fragments d'Ossian insérée dans le "Journal étranger" de décembre 1761. (Source: Jean-Claude Polet (dir.), "Patrimoine littéraire européen", De Boeck Université, 1997)