Bibliographies
Cugnet, François-Joseph (1720-1789)
*François-Joseph Cugnet, fils de François-Étienne Cugnet (1688-1751), a été avocat, procureur, secrétaire-traducteur et auteur de "Traités de jurisprudence" et de "Mémoires". Né le 27 juin 1720, il entra de bonne heure au bureau de son père et suivit les cours de droit de Guillaume Verrier. En 1760, il occupait un poste dans les bureaux du Domaine royal. Rendu à Montréal, il fut choisi comme interprète entre Amherst et Vaudreuil, dans les préliminaires qui aboutirent aux articles de la capitulation du 8 septembre. Le gouverneur Murray le nomma procureur pour la côte sud et Jacques Belcour pour la côte nord, fonction qu'il exerça jusqu'en 1764. ** En 1768, Guy Carleton le choisit comme son secrétaire et du Conseil en même temps, en raison de ses aptitudes et de ses connaissances juridiques des lois et des coutumes françaises. En 1769, il le chargea de préparer un recueil d'extraits des édits et déclarations, des règlements et ordonnances en vigueur, avant le nouveau régime. En 1770, M. Cugnet avait compilé un "Précis des Coutumes de Paris au temps du gouvernement français". Ce travail fut compilé par messires Jacrau et Pressard, prêtres du Séminaire de Québec, et par M. Deschenaux. Il sut tenir tête au procureur anglais dans un mémoire intitulé: "Observations sur le plan d'acte du parlement dressé par Francis Masères". Sur les instances des gouverneurs, M. Cugnet publia à Londres, en 1772 et 1773: 1° Traité de la loi des fiefs au Canada français; 2° Traité abrégé des anciennes lois, coutumes et usages de la colonie; 3° Traité de la police suivie au Canada; 4° Extraits des édits, ordonnances, déclar., règlem. de Sa Majesté très chrétienne. Ces travaux aboutirent à une victoire politique, à "l'Acte de Québec". M. Masères dut avouer le bien-fondé de cette argumentation. Et il écrivit à son sujet que la charge de secrétaire du gouverneur et du Conseil pour la langue française et même en anglais plus clair, de traducteur des ordonnances officielles et de tous les autres documents publics, est remplie par M. Cugnet, un gentilhomme canadien très habile et très capable, qui possède parfaitement le français, qui l'écrit aussi correctement qu'il le parle, et qui est très versé dans la coutume de Paris. En fait, M. Cugnet ne reçut sa commission d'avocat qu'en 1777, ainsi que son frère Thomas, rendu en France définitivement. ** Il composa dans la suite toute une série de "Mémoires" concernant diverses questions en litige et les consultations juridiques. Par alliance avec la famille Bissot, il persista à réclamer ses droits sur la seigneurie de Mingan et sur le fief de Saint-Etienne. En 1784, il sollicita pour son fils la succession à l'office qu'il avait si dignement rempli: il mourut à Québec le 18 novembre 1789. Le 14 février 1747, il avait épousé à Québec Marie-Joseph, fille de Jacques Belcour de Lafontaine et de Charlotte Bissot, laquelle fut mère de quatre enfants, entre autres: Jacques-François, né en 1757, élève au petit séminaire, avocat en 1777, absent en Europe en 1782, successeur de son père comme traducteur français, faisant le grand seigneur au point de dissiper l'héritage paternel, marié en 1791 à Angélique Lecompte-Dupré, décédé le 8 avril 1797. (Source: Paul Le Jeune, "Dictionnaire général de biographie, histoire, littérature [...] du Canada", Ottawa, Université d'Ottawa, 1931, t. I, p. 453-454).[Voir le module "Portraits"].