Bibliographies
Boileau, Nicolas (1636-1711)
*Né à Paris, Nicolas Boileau abandonne très vite ses études de théologie pour se consacrer à la littérature. Il ne se préoccupera jamais de faire sa cour à Louis XIV, mais le grand roi, qui cherche un nouvel Horace, trouvera son homme en Boileau: tous deux mènent le même combat pour affranchir la littérature nationale des dernières influences baroques. Boileau est le théoricien par excellence de son siècle: il croit en un Beau absolu, éternel, celui de la Grèce classique. Aussi le progrès n'a-t-il de sens pour lui que sur le plan scientifique. Son œuvre est brève. Douze "Satires" (1666-1705), qui traitent le plus souvent de sujets d'actualité; douze "Épîtres" (1669-1695) ou lettres en vers, à la façon d'Horace; et surtout l'"Art Poétique" (1674), - imitation, fond et forme, de l'œuvre de ce poète latin. ** En 1674, il donne aussi une traduction française du "Traité du sublime", ouvrage dû à un rhéteur grec inconnu du Ier siècle P.C. et qu'un érudit italien avait publié au XVIe siècle en l'attribuant par erreur à Longin: Boileau rencontre ainsi l'occasion de donner des versions françaises, extrêmement brillantes, de fragments d'Homère, d'Eschyle d'Euripide et d'autres poètes grecs; l'ode de Sappho figure au début du chapitre VIII de ce "Traité", "De la sublimité qui se tire des circonstances", et constitue le témoignage le plus remarquable du talent de Boileau traducteur. (Source: Jean-Claude Polet (dir.), "Patrimoine littéraire européen", De Boeck Université, 1992)