Bibliographies
Berquin, Louis de (1490-1529)
*Né à Passy, issu de la famille des barons de Berquin (près d'Abbeville), Louis de Berquin fut élève à Orléans, où il fit la connaissance de Nicolas Bérault, professeur, éditeur et traducteur, puis, par celui-ci, de Josse Bade. En juin 1512, Bade dédia à Berquin le tome II des "Opera" de Politien, dont le tome I avait été dédié à Bérault. Lié à la Cour, conseiller de François Ier, Berquin entre en relations avec les humanistes, subit leur influence (surtout celle de Lefèvre d'Étaples et d'Érasme), lit les ouvrages de Luther et adopte son point de vue sur les Ecritures. A partir de 1521, il entreprend diverses traductions d'Erasme et de Luther, et compose quelques libelles qui s'attaquent au culte des saints et de la Vierge, ainsi qu'au latin liturgique. ** En mai 1523, la Sorbonne détermine le Parlement de Paris à saisir ses papiers et il est emprisonné, puis relâché sur ordre du roi. Condamnées, ses traductions d'Érasme sont cependant imprimées par Simon Dubois. Nouvelle arrestation de Berquin en janvier 1526; Marguerite d'Angoulême le fait libérer en novembre. Malgré les prières d'Érasme, il continue ses imprudences, et tente même par provocation d'obtenir une condamnation, comme hérétiques, de douze propositions extraites des œuvres de Noël Béda. En mars 1529, il est à nouveau arrêté et on l'envoie au bûcher avant que Marguerite, alors à Blois, ait pu être prévenue. - Sa traduction de l'"Enchiridion militis christiani" fut publiée l'année de sa mort, à Anvers, par M. Empereur et rééditée en 1532 à Lyon par Pierre Vingle, puis en 1542 par Étienne Dolet. (Source: Jean-Claude Polet (dir.), "Patrimoine littéraire européen", De Boeck Université, 1995)